Entretien d'embauche en Suisse : nos conseils pour le réussir
La Suisse a l'avantage d'être en partie francophone, mais ne vous méprenez pas, c'est une nation à part entière. Que vous postuliez dans un canton germanophone ou francophone, il vous faudra être prêt pour votre entretien d'embauche et avoir à l'esprit que vous candidatez à l'étranger : bien organiser votre journée d'interview, se préparer aux particularités du déroulement, connaître l'entreprise. Il faudra savoir se présenter avec habileté, être curieux en posant les bonnes questions, puis terminer en respectant les codes culturels locaux, c'est-à-dire avec politesse et enthousiasme.
2. La Suisse est une nation à part entière
3. Connaître l'entreprise sur le bout des doigts
4. Savoir se présenter avec habileté
5. Être curieux et poser les bonnes questions
6. Bien s'organiser pour une journée d'entretien réussie
7. L'entretien d'embauche parfait : 10 conseils pour décrocher le job en Suisse
8. Les règles de politesse en Suisse
Décrocher un entretien d'embauche en Suisse n'est pas si aisé. Si une étude récente du cabinet Lee Hecht Harrison démontre que 57 % des candidats décrochent 1 entretien pour 5 candidatures, elle assure également qu'en moyenne un candidat doit postuler 46 fois en Suisse avant de décrocher un emploi.
Enfin, l'étude prouve que les entreprises suisses ont tendance à garder les demandeurs d'emploi le plus longtemps possible dans la boucle de la candidature. Même après un ou deux entretiens et des tests, le candidat n'a qu'une chance sur trois d'obtenir le poste.
La compétition est rude avec un taux de chômage en Suisse formidablement bas (2,3 %). Raison de plus pour préparer votre entretien d'embauche avec une précision d'horloger suisse.
Les recruteurs en Suisse francophone ont tendance à soupçonner les Français de se croire en terrain familier. Aussi, n'hésitez pas à lire quelque peu l'histoire et la géographie de ce beau pays : apprenez les noms de ses dirigeants, lisez quelques journaux locaux en ligne (p. ex. lematin.ch) ou sur place...
La Suisse n'est pas une nation à la française, unifiée et gouvernée par un État qui centralise presque tous les pouvoirs. Son véritable nom est la Confédération suisse : elle regroupe 26 cantons. Sa population parle majoritairement allemand (17 cantons sur 26), puis le français, l'italien et le romanche.
L'histoire et la géographie de cet état fédéral nous en disent long sur la mentalité suisse : elle est multiple, pacifique (état neutre) et très indépendante (elle ne fait pas partie de l'Union européenne).
Nos conseils en vidéo pour connaître les niveaux de salaire en Suisse
Se renseigner sur l'entreprise doit être votre priorité. En effet, c'est la seule manière d'éviter des faux-pas pendant l'entretien d’embauche, mais aussi de s'assurer que le poste et l'esprit de l'entreprise sont conformes à vos attentes.
Décrypter l'offre d'emploi suisse
Consultez d'abord l'offre d'emploi en ligne et étudiez-la scrupuleusement, afin de comprendre la philosophie de l'entreprise. Le ton est-il sérieux, décontracté, traditionnel, trendy, y a-t-il un salaire annoncé, des avantages en nature ?
Ensuite, fouillez les moteurs de recherche Internet, décortiquez le site web de l'employeur et, le cas échéant, sa page Facebook. Enfin, n'hésitez pas à aller à la rencontre de l'entreprise lors d'un salon spécialisé, si c'est possible.
Site web de l'entreprise suisse
Le site internet de l'employeur doit être votre principale source d'information. Surfez sur les photos des employés, des dirigeants, des locaux de l'entreprise. C'est aussi là que vous apprendrez tout sur le chiffre d'affaires de la société, le nombre de filiales et de salariés, les pays où elle est implantée, ses ambitions... vous pouvez aussi consulter l'onglet "Presse" qui propose des comptes-rendus sur la santé de l'entreprise ou son développement actuel.
Prenez des notes et relisez-les avant l'entretien, car il sera bien vu de glisser habilement quelques connaissances sur l'entreprise dans la conversation.
Prise de contact sur les réseaux sociaux
La page Facebook et LinkedIn d'une entreprise est un véritable bonus. Vous pourrez contacter directement l'employeur et lui poser des questions en amont. N'hésitez pas à le faire : en général, une société qui utilise les réseaux sociaux est plutôt tournée vers le dialogue d'égal à égal avec les candidats et apprécie le recrutement 2.0.
Presse économique et spécialisée en Suisse
N'hésitez pas à consulter la presse économique ou la presse spécialisée. Vous pourriez y trouver des articles concernant l'entreprise qui vous invite à l'entretien.
Rencontrer l'entreprise lors d'un forum
Si cela est possible, une prise de contact directe avec l'entreprise lors d'un salon emploi, par exemple, vous permettra de vous faire une idée précise de son éthique et de son style, mais aussi de vous mettre en avant ! On se rappelle plus facilement d'un candidat que l'on a déjà vu.
Le recruteur a lu votre CV et lettre de motivation suisses. Il connaît donc votre parcours professionnel. Toutefois, pendant l'entretien d'embauche, il vous faudra aussi manier l'art de vous raconter.
Préparer les arguments
Pourquoi vous n'occupez plus votre poste précédent ? Comment mettre en valeur vos expériences passées et insister sur les moments de votre carrière qui peuvent être utiles au poste que vous convoitez ? Vous avez réglé un conflit particulièrement important entre la direction et certains salariés ? C'est évidemment un plus pour un RH. Vous avez contribué à changer l'image de marque d'une entreprise à bout de souffle ? C'est formidable pour un communiquant.
S'attendre aux questions des recruteurs
Quelle est votre plus grande faiblesse ? Où vous voyez-vous dans cinq ans ? Qu'est-ce qui vous met en colère ? Consultez la liste des questions les plus fréquemment posées lors d'un entretien en Suisse et essayez d'y répondre.
S'entraîner à l'entretien
Répétez votre interview avec vos amis ou votre famille. Si cela n'est pas possible, répétez devant un miroir. Le langage corporel joue une importance cruciale lors de l'entretien d'embauche : il raconte ce que vous ne semblez pas contrôler, tout en influençant votre interlocuteur. Regardez le droit dans les yeux, un léger sourire sur les lèvres, laissez libre cours à vos mains lorsque vous parlez, et penchez-vous très légèrement en avant pour montrer votre enthousiasme. Assurez votre entretien d'embauche en Suisse !
Construire des phrases positives
Apprenez à tourner vos phrases de manière positive en évitant les négations. Plutôt que "Je n'ai jamais travaillé avec le marché asiatique", dites "Je travaille déjà sur les marchés européens et américains, mais j'aimerais acquérir la connaissance du marché asiatique".
Faire attention à l'e-réputation
Vérifiez votre réputation sur les réseaux sociaux. À l'ère numérique, tous les recruteurs tapent le nom des candidats dans un moteur de recherche. Il est encore temps de retirer toute photo ou post compromettants de votre profil, mais il est aussi possible de se construire une excellente e-réputation qui peut influencer le recruteur de manière positive.
Un blog sur les nouvelles technologies, bien écrit et informé, est un atout non négligeable pour un employé de start-up, par exemple.
Un compte LinkedIn est un second CV en ligne. Un compte Twitter qui suit l'actualité politique est bien vu (voire indispensable) pour un journaliste.
L'Instagram d'un passionné de gastronomie peut faire saliver un recruteur de la grande distribution !
Avant de conclure l'entretien d'embauche, le recruteur vous demandera généralement si vous avez des questions. C'est le moment d'obtenir des précisions importantes sur les points qui vous importent :
Y a-t-il une possibilité d'évolution dans l'entreprise ?
Une voiture de fonction est-elle prévue, dans le cas où de nombreux déplacements seraient nécessaires ?
Préparez vos questions à l'avance, cela vous rendra plus sûr de vous et laissera une impression favorable sur votre interlocuteur : vous savez ce que vous voulez et vous le faites savoir.
Voici 15 exemples de questions à poser à un recruteur en Suisse.
La ponctualité est une règle d'or en Suisse, même en Suisse francophone ! Pour parer au stress inévitable de cette journée qui peut être déterminante pour les prochaines années de votre vie, il est indispensable d'éliminer toute source de tension supplémentaire. Arriver en retard pour taxi pris dans les embouteillages, avoir oublié son CV à la maison, ou filer son collant sont des aléas que vous pouvez tout à fait éviter, en vous y prenant à l'avance !
Permis de travail pour la Suisse
Assurez-vous que votre situation administrative est claire. Que vous soyez Français, Belge ou Luxembourgeois, il vous faudra un permis de travail pour la Suisse. Bien que vous l'ayez certainement mentionné dans votre CV pour la Suisse, il est probable que le recruteur vous interroge à ce sujet.
Vérifiez la catégorie de votre permis et sa mise à jour pour ne laisser planer aucun doute sur votre disponibilité :
Permis L : courte durée, pour plus de quatre mois et moins d'un an
Permis B : autorisation de séjour de un à cinq ans pour les ressortissants de l'UE
Permis C : permis d'établissement en Suisse pour les ressortissants de l'UE ayant vécu et travaillé plus de cinq ans sur le territoire
Dossier de candidature en Suisse
Vérifiez que vous avez bien votre dossier de candidature au complet (le traditionnel Bewerbungsdossier suisse: couverture, lettre de motivation, CV, certificats et diplômes), à moins que le recruteur vous ait signifié que vous n'avez pas besoin de l'apporter.
Faire le trajet jusqu'à l'entreprise
Faites le trajet quelques jours avant l'entretien, si vous vous trouvez dans la même ville. Cela vous permettra de repérer les stations de métro ou de bus les plus proches, de vous rendre compte de l'état de la circulation routière ou encore de la distance à faire à pied de la station de métro au lieu de l'entretien.
S'il n'est pas possible de vous rendre sur place, repérez le trajet sur Google Maps. Pour un trajet en voiture, planifiez votre parcours avec Via Michelin.
Renvoyer une image positive de soi
Préparez votre look ! Si vous avez besoin d'une coupe de rafraîchissement, prenez rendez-vous chez le coiffeur plusieurs jours avant l'entretien. Que vous soyez un homme ou une femme, soignez vos mains (ongles impeccables, pas de vernis écaillé) : les employeurs ne regardent pas que vos yeux !
Il faudra également adapter votre tenue à l'esprit de l'entreprise qui recrute. Serez-vous en contact avec la clientèle, par exemple ? Dans le secteur bancaire ou administratif, le costume et le tailleur-pantalon sont de mise. Dans une start-up, les codes peuvent être plus lâches.
Afin de savoir quoi mettre le jour J, regardez sur le site web de l'entreprise et repérez les photos des salariés : portent-ils une cravate ? Ou ont-ils l'air plutôt décontracté ? Un peu de shopping peut-être nécessaire... et n'oubliez pas : où que vous postuliez, il vaut mieux être un peu trop chic que pas assez. Pour votre interlocuteur, c'est une preuve que vous accordez une importance réelle à cet entretien et que vous avez fait un effort pour être à la hauteur.
Kit de secours pour éviter les ennuis
Pensez à vous fabriquer un petit kit de secours. Ayez toujours un déodorant dans votre sac ou, messieurs, dans votre chemise. Mesdames, une deuxième paire de collants n'est pas superflue ! Une petite bouteille d'eau et quelques mouchoirs peuvent aussi vous économiser bien des ennuis de dernière minute.
Ça y est, vous êtes prêt, en pleine forme et bien préparé pour le jour J. Bravo ! Voici quelques conseils pour passer un entretien fructueux :
1. Passez aux toilettes avant d'arriver sur le site : commencer par un "Où sont les petits coins, s'il vous plaît ?" peut être un peu embarrassant.
2. Venez à l'avance : mieux vaut attendre un peu sur place plutôt que de débarquer à bout de souffle. En Suisse, on ne le dira jamais assez, la ponctualité est d'importance capitale. Comme les Allemands, les Suisses considèrent que la vraie ponctualité est d'arriver 5 minutes à l'avance !
3. Saluez le recruteur : en l'appelant par son nom, pas par son prénom, et attendez que le recruteur vous tende la main pour la lui serrer. Attendez aussi qu'on vous invite à vous asseoir, avant de vous jeter sur une chaise.
4. Ne tutoyez jamais le RH : attention, les Suisses, sont plutôt conventionnels. Ne tutoyez jamais votre interlocuteur, à moins qu'il ne vous y ait invité.
5. Dédramatisez l'entretien : pensez à ce que l'entreprise, elle aussi, passe un entretien auprès de vous. Cet échange doit être un dialogue agréable. Vous ne passez pas un examen, vous êtes là parce que vous l'avez souhaité. Montrez votre enthousiasme.
6. Acceptez, la proposition du recruteur : par exemple, si votre interlocuteur vous propose à la dernière minute de passer l'entretien au restaurant. Si la situation peut vous paraître épineuse, refuser vous ferait passer pour quelqu'un de rigide ou qui a peur de se laisser aller dans une situation semi-officielle. Quelques astuces pour réussir votre entretien au restaurant en Suisse.
7. N'ignorez personne : selon le profil de l'entreprise, vous serez face à un responsable des ressources humaines, au patron, à un responsable de secteur ou à une véritable batterie d'interlocuteurs (directrice marketing et son assistante + RH et son assistant). Dans ce cas, ne vous laissez pas déstabiliser et surtout, regardez tout le monde dans les yeux à tour de rôle. C'est peut-être votre future équipe qui se trouve devant vous !
8. Surveillez votre langage corporel : restez souriant, regardez votre interlocuteur dans les yeux, ne croisez pas les bras pendant tout l'entretien.
9. Répondez à toutes les questions avec assurance : en particulier celle du salaire ! Il faut montrer que vous connaissez le prix de vos compétences et de votre travail ainsi que les valeurs du marché suisse. Toutefois, sachez aussi admettre que vous ne savez ou ne pouvez pas tout faire. Tournez vos phrases de manière positive et n'oubliez pas que les Suisses apprécient l'esprit d'équipe, de groupe et l'humilité. La vantardise latine est très mal perçue.
10. Répondez toujours avec honnêteté : en Suisse comme ailleurs, on vous posera sans doute une ou deux questions pièges. C'est l'une des vertus les plus louées de ce côté-ci des Alpes. N'oubliez pas, cependant, que rien ne vous oblige à répondre aux questions irrecevables. En revanche, le candidat est tenu de discuter avec le recruteur des questions liées à des maladies (chroniques ou non) pouvant l'empêcher de travailler.
Pour terminer, voici quelques règles de politesse pour faire preuve d'enthousiasme :
laissez le recruteur décider de la fin de l'entretien d'embauche
demandez quand vous pouvez espérer une réponse
avant de prendre congé du recruteur, songez à le remercier de vous avoir invité à venir rencontrer l'entreprise
partez en saluant tous les participants à l'entretien. Et n'oubliez pas de dire au revoir au chargé d'accueil.
par la suite, ne bombardez pas le recruteur de mails pressants après l'entretien. Cela peut être très mal perçu.
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