Changer d'entreprise en Allemagne pour gagner plus : 5 conseils
Changer de travail en Allemagne peut être bénéfique surtout pour des questions financières. En changeant de poste, on peut prétendre en moyenne à une augmentation de salaire de 10 à 20 % et ainsi obtenir des revenus plus élevés qu'en poursuivant sa carrière en cours au sein d'une entreprise. Une enquête menée par McKinsey & Company le confirme. Voici les réponses apportées par cette étude ainsi que nos 5 conseils pour entamer un changement de poste dans une nouvelle entreprise allemande, et ce dans les meilleures conditions.
2. S'agit-il d'une promotion ou d'une évolution dans les missions ?
3. Qu'en est-il en cas de débauchage ?
4. Et en changeant de secteur d'activité ?
5. Comment obtenir un meilleur salaire en Allemagne : nos 5 conseils
Cette étude montre qu'une nouvelle prise de poste volontaire et régulière, aussi par ambitions personnelles, peut permettre d'augmenter le salaire jusqu'à 33 %. Cela constitue un potentiel d'évolution énorme pour la carrière personnelle et pour la rémunération. Il y a tout de même un bémol.
Obtenir une nette augmentation ne devrait pas constituer la principale motivation d'un changement d'emploi. Quand bien même, il est tout à fait légitime et compréhensible que vous souhaitiez gagner plus. C'est l'évolution sur le plan professionnel qui devrait toujours primer. C'est seulement à cette condition que votre valeur propre sur le marché augmente durablement. Si c'est pour l'argent qu'on décide d'intégrer une nouvelle entreprise, c'est aussi pour l'argent qu'on la quitte. Les recruteurs n'aiment pas embaucher des candidats avides dont la seule motivation est d'être bien payé.
Avant d'entamer toute négociation salariale en Allemagne, vous devez d'abord bien examiner les conditions générales. Ce sont elles qui déterminent si oui (et à quel point ?) ou non cette étape professionnelle vaut le coup financièrement.
Si le nouveau poste est une promotion, c'est-à-dire qu'il implique plus de responsabilité en matière de personnel ou de budget, vous pouvez demander, selon le poste, jusqu'à 20 % d'augmentation de salaire annuel (brut).
Obtenir un nouveau poste dans le même secteur d'activité (en changeant seulement d'employeur), permet généralement d'augmenter son salaire de 5 à 10 %. À condition de pouvoir justifier une telle augmentation.
Si vous avez le privilège d'être débauché par un autre employeur ou un chasseur de tête, cela peut aboutir à une hausse de rémunération entre 20 et 30 %. Souvent, vous obtenez une belle offre pour vous inciter à quitter votre employeur actuel.
Un nouvel emploi dans un autre secteur d'activité, voire un travail radicalement différent, peut à l'inverse conduire à une baisse de salaire.
Peu de personnes réussissent à faire valoir leur expérience, leur savoir-faire et leurs contacts. Vous devez donc réfléchir jusqu'à quel salaire vous êtes prêts à descendre. Cela peut atteindre jusqu'à 10 % de baisse.
Beaucoup de salariés ont du mal à évoquer leur salaire, ne parlons même pas de le négocier ! En effet, parler d'argent est souvent tabou : de l'argent on en a, mais on n'en parle pas.
Oubliez ces mauvaises habitudes. Durant toute votre carrière professionnelle, vous aurez à négocier votre salaire. Voyez le changement professionnel comme un exercice et une tâche permanente pour récolter le plus de bénéfices possibles des discussions.
Les conseils suivants sont ceux que donne régulièrement Susanne Goniak, Coach professionnelle franco-allemande, pendant ses séances de coaching. Ils n'ont cessé de montrer leur efficacité lors d'un changement d'emploi.
Conseil n°1 : faites la première proposition
En faisant le premier pas, c'est vous qui déterminez les conditions générales. Psychologiquement, c'est ce qu'on appelle l'effet d'ancrage. Il est établi que proposer la première offre permet à la fin d'être plus proche de son objectif, quand bien même il est excessivement élevé. N'hésitez donc pas à viser un peu plus haut.
Conseil n°2 : évitez de proposer une fourchette de salaire
Les négociateurs inexpérimentés utilisent volontiers une fourchette de salaire, par exemple : "Mes attentes se situent entre 40 000 et 50 000 euros." Les études montrent que cela trahit votre incertitude. Et évidemment, votre interlocuteur privilégiera toujours la fourchette basse. Vous n'aurez plus aucune marge de manœuvre.
Conseil n°3 : annoncez un montant précis à l'euro près
Sur ce point, les avis divergent. Les retours d'expériences et les résultats sont pourtant sans appel. Il vaut mieux dire : "43 550 euros" que "40 000 euros" annuel. Plus le montant est précis, mieux c'est, préconise le psychosociologue David Loschelder de l'université de la Sarre.
Un montant précis signale à votre interlocuteur que vous avez étudié la question et que vous savez précisément ce que vous valez. Un candidat qui indique un salaire rond en milliers d'euros (40 000, 50 000, 60 000, etc.) risque, dans la suite des négociations, de voir son salaire diminuer par milliers d'euros. Alors que celui qui indique un montant très précis rend la tâche plus difficile à son interlocuteur dans la négociation.
Conseil n°4 : ayez confiance en vous
Ne soyez jamais sur la défensive lorsqu'il s'agit de votre futur salaire. Beaucoup de personnes qui changent de job commencent leurs négociations salariales trop timidement : "Je ne sais pas s'il y a un budget pour ça, mais..." Ou encore : "Je suis un peu gêné, mais j'aurais aimé être mieux payé.". Grosse erreur ! Vous ne demandez pas l'aumône, vous négociez la valeur de votre travail. Vous la connaissez et vous pouvez réclamer votre dû avec assurance.
Ne soyez ni insultants ni surexcités. Le ton doit rester aimable, mais vous ne devez pas non plus passer pour celui qui quémande.
Conseil n°5 : renoncez au subjonctif
Lors d'une négociation salariale, l'usage du subjonctif peut être maladroit. "Wäre es möglich..." ou "Würden Sie in Erwägung ziehen..." affaiblit chaque argument. Ce n'est pas ainsi que vous obtiendrez ce que vous méritez.
Si l'offre de départ se situe nettement en dessous de vos attentes, vous ne devriez pas accepter. Nous conseillons dans ce cas de figure, de prendre du recul : dites simplement que le montant est clairement inférieur à vos attentes, et que vous vous laissez le temps de la réflexion jusqu'au lendemain.
Réfléchissez bien : il est très peu probable d'être heureux dans un travail où on est continuellement sous-payé.
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