"Si on veut vraiment s'intégrer en Allemagne, il faut parler allemand" Zoé, passionnée de pâtisserie
"Parcours franco-allemands" est une rubrique pour découvrir les visages et les impressions des Français, francophones, Allemands et germanophones qui ont choisi de poser leurs valises en France ou en Allemagne, temporairement ou pour toujours ! C'est aussi l'occasion de découvrir des villes et leurs régions sous un œil différent. Cette semaine, c'est avec Zoé, qu'Olivier s'est entretenu.
Qui es-tu en une phrase ?
Je suis une personne dynamique et créative qui s'intéresse à beaucoup de choses, de la littérature à la pâtisserie en passant par le bricolage.
2. Le parcours en tant que candidat en Allemagne
3. Le déroulement de la vie professionnelle en Allemagne
4. L'intégration en tant que Français en Allemagne
5. L'avenir : rester sur place ou retourner en France ?
Comment as-tu appris à parler allemand ?
J'ai choisi allemand en LV1 car ma grande sœur est rentrée enchantée d'un échange scolaire à Osnabrück : pas d'école l'après midi, du chocolat Milka à profusion dans les supermarchés et des boules de glace à 1 €... moi aussi je voulais connaître le paradis !
En 5ème, je suis partie un mois à Francfort chez une famille d'accueil et cela m'a permis de faire d'énormes progrès. Je n'ai eu ensuite de cesse de vouloir progresser, je suis repartie plusieurs fois en échanges scolaires, et j'ai passé un Abibac en région parisienne.
Qu'est-ce qui t'a attiré en Allemagne ?
Je me suis installée en Allemagne quand je suis partie à Berlin en L3 dans le cadre du programme Erasmus. J'y ai rencontré mon partenaire, allemand, j'ai continué mon Master en études à distance et nous avons vécu dans la capitale germanique pendant 6 ans.
Quels conseils donnerais-tu à un(e) Français(e) pour prendre la bonne décision avant de partir ?
Je pense que le meilleur conseil à donner à quelqu'un, c'est de suivre son envie. Si on rêve de s'expatrier pour découvrir une autre culture, une autre langue ou juste changer d'air, il faut se permettre de le faire, car il y aura forcément des choses positives au bout du chemin !
Je conseillerais ensuite de rentrer en contact avec des personnes de sa nationalité ou d'une autre nationalité, déjà expatriées dans le pays visé - ou mieux encore, dans la ville. Cela aide vraiment à confronter une vision forcément fantasmée à la réalité de la vie quotidienne une fois sur place.
Comment as-tu trouvé un stage / emploi en Allemagne ?
En parallèle de mes études, j'ai trouvé des jobs dans la gastronomie et la pâtisserie, directement en allant sur place dans mes endroits préférés. Quand ensuite j'ai cherché un travail plus sérieux après mes études, je n'ai pas trouvé tout de suite et assez rapidement je me suis finalement mise à mon compte en tant qu'auto-entrepreneuse.
Quels conseils donnerais-tu à un(e) candidat(e) cherchant un stage ou un emploi depuis la France ?
Le site de l'OFAJ et de Connexion-Emploi sont très bien pour avoir accès à des annonces qui visent directement des profils franco-allemands.
As-tu remarqué des particularités pour réaliser un CV en allemand ?
J'ai toujours réalisé mes CV et lettres de motivation en langue allemande pour postuler en Allemagne. Un dossier en anglais suffit peut-être dans certains cas, mais je trouve que c'est toujours une forme de respect de postuler dans la langue du pays. C'est aussi une façon directe de prouver qu'on maîtrise cette langue à l'écrit.
Autrement, je n'ai pas de conseils particuliers à donner par rapport à un dossier en français. Il faut être clair, efficace, mettre les bonnes expériences en avant par rapport au poste convoité.
Dans quels secteurs possèdes-tu de l'expérience ?
J'ai fait des études de littérature et de linguistique, c'est donc un domaine dans lequel je suis à l'aise (monde du livre et de la culture).
Mes jobs d'étudiante dans la gastronomie m'ont cependant ouvert à un autre monde qui m'a également attirée.
Comme j'aime me perfectionner, je suis allée au bout de ma passion pour la pâtisserie en décidant de passer un CAP en candidat libre. J'ai ainsi ajouté une nouvelle corde à mon arc avec un métier manuel et créatif.
Quel est ton métier actuel et quelles sont les compétences clefs pour exercer ton métier en Allemagne ?
Actuellement, je suis rentrée en France et je cherche un emploi.
Est-il nécessaire de posséder une formation particulière en Allemagne ou est-ce que tes diplômes français ont suffi ?
Cela dépend, bien sûr. Quand j'ai cherché un métier dans le monde du livre, il aurait fallu par exemple que je recommence mes études pour pouvoir travailler en bibliothèque. C'est aussi pour ça que je me suis reconvertie, car je souhaitais rester en Allemagne mais trouver un travail rapidement.
Mon CAP Pâtisserie français a lui été reconnu, et j'ai immédiatement trouvé du travail. C'était un peu un sésame, d'ailleurs, venant de France beaucoup étaient immédiatement persuadés que je serai une très bonne Cheffe !
L'accent français aide-t-il à briser la glace ?
Certainement, car il indique tout de suite quelque chose de très personnel, notre nationalité, et qu'à celle-ci est rattachée une culture qui inspire beaucoup à l'étranger.
J'ai trouvé que les personnes étaient presque toujours curieuses et heureuses, cela leur rappelaient des vacances passées sur la Côte d'Azur, un documentaire sur la Bretagne ou leur passion nouvelle pour les macarons ou autres spécialités culinaires...
Quels conseils donnerais-tu aux candidat(e)s qui nous lisent pour réussir dans leur prise de poste et leur job en Allemagne ?
Je ne trouve pas que les choses soient tellement différentes de la France.
Possèdes-tu un parcours entrepreneurial en Allemagne ?
J'ai été auto-entrepreneuse pendant 3 ans à Berlin : j'avais une pâtisserie ambulante sur plusieurs marchés ou évènements de la capitale et je donnais des cours de pâtisserie dans des écoles ou à domicile.
J'ai toujours eu envie de créer quelque chose de A à Z, alors quand j'ai trouvé un premier client par hasard, je n'ai pas hésité et je me suis lancée à 200 %. Il y a toujours beaucoup à dire sur une aventure entrepreneuriale.
Les difficultés à surmonter on été nombreuses au début : trouver un local, le mettre aux normes de l'hygiène, trouver le matériel, faire tout cela avec un budget très limité... puis trouver les endroits où vendre mes pâtisserie, les écoles où donner mes cours. Et bien sûr : persévérer, encore et toujours, pour fidéliser la clientèle.
Complète cette phrase : le plus dur en Allemagne c'est ...
... d'être très loin de ma famille.
Complète cette phrase : le plus génial en Allemagne c'est ...
... de vivre dans un autre pays, avec d'autres repères !
Ton expression allemande préférée ?
Qu'est-ce qui te plaît le plus dans ta vie ici ?
Ce qui m'a beaucoup plu à Berlin c'était la grande liberté qu'insufflait cette ville. Il y a des lieux alternatifs vraiment géniaux qu'on ne trouve pas ailleurs !
Ce qui t'étonnera toujours ou qui te surprend le plus ?
On s'habitue à beaucoup avec le temps ; mais les "quiches françaises" de plus de 5cm de haut...
L'importance de la langue pour vivre en Allemagne : la maîtrise de la langue allemande est-elle importante pour s'intégrer ? Quels conseils donnerais-tu pour apprendre l'allemand ou rafraîchir la langue ?
Cela dépend où on habite. À Berlin, parler anglais suffit pour intégrer certains groupes et vivre dans la ville. Mais si on veut vraiment s'intégrer, c'est sûr qu'il faut parler allemand. C'est aussi une question de respect pour le pays dans lequel on a choisi d'habiter !
Pour apprendre l'allemand, je conseille les Volkshochschule (VHS). Pour progresser ou rafraîchir la langue, pas de secret, il faut parler, parler et parler encore !
Es-tu restée malgré tout "française” dans l'âme ?
Oui.
Rencontres-tu un peu de nostalgie du pays et comment fais-tu pour la compenser ?
J'ai clairement été prise de passion pour la pâtisserie française parce que j'avais besoin d'avoir de bons gâteaux à Berlin !