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L’ascension des femmes dans les conseils d’administration allemands : des progrès réels, des défis persistants

 L’ascension des femmes dans les conseils d’administration allemands : des progrès réels, des défis persistants

Jamais les femmes n’ont été aussi nombreuses à siéger dans les conseils d’administration des grandes entreprises allemandes. Dix ans après l’instauration de quotas obligatoires, les chiffres atteignent des niveaux records. Mais derrière cette avancée historique, un constat demeure : l’égalité réelle est encore loin d’être atteinte. Enquête sur une révolution en marche dans les hautes sphères de l’économie allemande.



1. Une décennie de progrès significatifs

1. Une décennie de progrès significatifs

Depuis 2015, l’Allemagne connaît une transformation marquante dans la représentation des femmes aux plus hauts niveaux de la gouvernance d’entreprise. Grâce au travail de l’association FidAR, un bilan a été établi à l’occasion du dixième anniversaire de la loi sur les postes à responsabilité. Les résultats sont clairs : la part des femmes dans les conseils de surveillance du secteur privé est passée de 19,9 % à 37,5 % en dix ans, soit presque un doublement. Dans le secteur public, l'évolution est tout aussi remarquable avec 38,9 % de femmes en 2025 contre 24,1 % en 2015.

Au-delà des conseils de surveillance, la progression est encore plus spectaculaire dans les conseils d’administration des entreprises cotées : de 5 % à 20,2 % en dix ans. Dans les structures publiques, cette part atteint désormais 31 %, contre seulement 13,1 % en 2015. Ces chiffres démontrent un réel changement de culture dans la gouvernance allemande.



2. L’impact des lois sur les quotas en Allemagne

2. L’impact des lois sur les quotas en Allemagne

L’entrée en vigueur, le 1er mai 2015, de la loi allemande sur les postes à responsabilité a été un tournant. Cette législation impose un quota minimum de femmes dans les conseils de surveillance de certaines grandes entreprises cotées en bourse. Dès sa mise en place, les entreprises concernées ont été contraintes de modifier leur mode de recrutement et de mettre en place des politiques de diversité plus inclusives.

L’effet de cette mesure législative est aujourd’hui mesurable. Le rapport de FidAR montre que les entreprises assujetties au quota présentent une hausse plus rapide de la féminisation de leurs organes de gouvernance. De nombreux experts en ressources humaines considèrent cette loi comme un levier de changement nécessaire pour briser le plafond de verre qui empêchait jusqu'alors de nombreuses femmes d'accéder à des postes de direction.



3. Une progression variable selon les secteurs

3. Une progression variable selon les secteurs

Malgré les avancées globales, les différences entre les secteurs d'activité restent marquées. Les grandes entreprises du secteur public, soumises à une régulation plus stricte, enregistrent des taux plus élevés de femmes dans les conseils de direction. À l’inverse, certaines industries comme la finance, la technologie ou l’industrie lourde demeurent plus réticentes à féminiser leurs instances dirigeantes.

Un exemple encourageant : la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d'Industrie (CFACI) affiche une progression notable. Depuis 2019, la proportion de femmes au sein de son conseil d'administration est passée de 6,6 % à 26,6 % en 2024, soit une augmentation de 20 points en cinq ans. Cette tendance illustre que même les structures binationales s'engagent résolument pour plus de parité.



4. Le prochain défi : atteindre une réelle égalité

4. Le prochain défi : atteindre une réelle égalité

Si les chiffres sont encourageants, l'égalité réelle est encore loin d’être atteinte. La présence féminine dans les comités de direction reste en deçà de leur proportion dans la population active. Les obstacles persistants incluent des stéréotypes de genre, un accès inégal à des réseaux professionnels influents, et un déséquilibre dans la conciliation entre vie professionnelle et vie privée.

Pour aller plus loin, les entreprises doivent désormais intégrer des mesures concrètes de mentorat, des politiques de recrutement équitables et une valorisation des carrières féminines. L’instauration de quotas a été un déclencheur efficace, mais seule une transformation culturelle durable permettra de pérenniser cette dynamique. L’avenir de la gouvernance en Allemagne dépendra de cette capacité à faire de la diversité un véritable levier de performance.

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Olivier

Olivier

 
 
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