Écarts de rémunération hommes-femmes en Allemagne : causes et mesures
L'écart de salaire entre hommes et femmes en Allemagne s'établit en moyenne à 18 %, et celui-ci est encore plus flagrant dans les zones rurales. Quelles sont les "raisons valables" et pourquoi les différences de rémunération restent aussi importantes de nos jours ? Nous vous fournissons quelques explications et vous présentons les mesures et initiatives pour lutter contre ces inégalités en Allemagne.
2. Les mesures prises par le gouvernement allemand
3. Les initiatives en faveur de l'égalité femmes-hommes en Allemagne
4. Contrôle de l'égalité pour les entreprises allemandes
L'écart salarial entre les hommes et les femmes a des causes multiples. Il ne peut être réduit que par la conjonction de différentes mesures. La loi sur la promotion de la transparence des salaires (Entgelttransparenzgesetz) est un élément important.
Dans tous les pays européens, les femmes gagnent moins que les hommes. L'écart de rémunération en Allemagne entre les femmes et les hommes est de 18 %. Par ailleurs, même à qualifications et professions égales, la différence de salaire est de 6 %. Un indicateur clair d'une discrimination cachée des femmes sur le marché du travail.
Les raisons de cet écart salarial sont multiples : les femmes choisissent des professions différentes de celles des hommes. Elles travaillent plus souvent dans les services sociaux ou les services aux personnes, qui sont moins bien rémunérés que les métiers techniques, par exemple.
L'interruption (parfois prolongée) de l'activité professionnelle pour raisons familiales et la reprise ultérieure du travail à temps partiel et des mini-jobs en sont une raison particulière :
47 % des femmes employées soumises à l'assurance sociale obligatoire travaillent à temps partiel
près de 62 % des minijobs sont occupés par des femmes
Sans compter que les femmes ont toujours moins de possibilités de faire carrière : elles sont sous-représentées dans les positions de direction. Ces emplois sont rarement proposés à temps partiel. De même, les stéréotypes sur les rôles et les attributions en fonction du sexe continuent d'avoir un impact lors de l'évaluation du travail ainsi que des performances ou de l'attribution des postes et peuvent conduire à des désavantages voire des discriminations le plus souvent indirects.
Pour lutter contre ces inégalités, le gouvernement fédéral a commencé à prendre des mesures. L'introduction d'un salaire minimum légal universel profite majoritairement aux femmes travaillant dans les secteurs des services faiblement rémunérés et dans les emplois peu qualifiés. L'extension des structures de garde d'enfants, les allocations parentales (Elterngeld et ElterngeldPlus) ainsi que l'amélioration du congé de solidarité familiale incitent à réduire le nombre et la durée des interruptions de travail pour des raisons à caractère familial et à favoriser un retour rapide à l'emploi.
La loi sur l'égalité des chances entre les femmes et les hommes dans les postes de direction du secteur privé et du secteur public a introduit des quotas de genre dans les conseils d'administration et oblige les grandes entreprises à fixer des objectifs contraignants. Cela modifiera durablement les cultures d'entreprise.
Loi sur la transparence des rémunérations (Entgelttransparenzgesetz)
La loi sur la transparence des rémunérations (Gesetz zur Förderung der Entgelttransparenz zwischen Frauen und Männern), en vigueur depuis le 6 Juillet 2017, constitue une autre étape importante. L'objectif est de renforcer l'application du principe "salaire égal pour un travail égal ou de valeur égale" dans la pratique. Pour cela, la loi comprend les éléments suivants :
Droit individuel à l'information : les employeurs de plus de 200 salariés doivent fournir à leurs employés, sur demande, des explications sur les critères de rémunération et la manière dont ils sont payés.
Procédures opérationnelles de contrôle et d'instauration de l'égalité de rémunération : les entreprises privées employant plus de 500 personnes sont invitées à contrôler régulièrement leurs grilles salariales pour s'assurer du respect de l'égalité de rémunération.
Rapport sur l'égalité et l'égalité de rémunération : les employeurs de plus de 500 salariés soumis à l'obligation d'établir un rapport de situation doivent, en outre, faire régulièrement le point sur la situation en matière d'égalité et d'égalité de rémunération. Ces rapports peuvent être consultés par tous.
L'obligation de ne pas discriminer sur le plan salarial et d'éliminer les discriminations liées au sexe s'applique à toutes les entreprises et à tous les employeurs en Allemagne. En inscrivant et en définissant de manière transparente dans une loi spécifique l'obligation d'égalité de rémunération pour un travail égal et de valeur égale entre les femmes et les hommes, cette responsabilisation est explicitement établie.
Equal Pay Day
L'Equal Pay Day, une initiative de l'association Business and Professional Women - Germany e.V. (BPW Germany) soutenue par le ministère fédéral de la famille, marque symboliquement le jour de l'année jusqu'auquel les femmes travaillent gratuitement, alors que les hommes sont payés pour leur travail depuis le début de l'année.
Girls'Day, Boys'Day
Les campagnes telles que le Girls'Day et le Boys'Day ont un impact sur le comportement des jeunes en matière de choix de carrière. Toute une série d'initiatives de l'économie et du gouvernement fédéral visent ainsi à augmenter la participation des femmes dans les professions techniques et scientifiques.
Klischeefrei - Nationale Kooperationen zur Berufs- und Studienwahl
Depuis Décembre 2016, l'initiative fédérale Klischeefrei - Nationale Kooperationen zur Berufs- und Studienwahl offre aux actrices et acteurs de l'accompagnement du choix professionnel un cadre de mise en réseau, d'échange et d'information. Du matériel (pédagogique) utilisable au quotidien et des exemples de pratiques réussies en matière d'orientation professionnelle sensible au genre sont disponibles sur le site web.
Il s'agit de permettre aux jeunes femmes et aux jeunes hommes de découvrir des projets de vie variés et d'apprendre comment réaliser leurs ambitions et objectifs individuels et familiaux de manière à ce que les chances et les risques soient équitablement répartis entre les sexes.
Equity Guide
Le guide "Equity Guide" de l'Organisation internationale du travail (OIT) permet aux entreprises d'évaluer les emplois de manière transparente et comparable, de constater les inégalités et de les éliminer de manière conséquente.
Le guide d'évaluation des emplois sans distinction de genre a été développé dans le cadre du plan d'action de l'OIT pour la suppression de la discrimination. Il est également soutenu par le ministère fédéral de la famille.
EVA
EVA (Evaluierung von Arbeitsbewertungsverfahren) est l'abréviation de "Evaluation des méthodes d'évaluation du travail". La liste EVA permet d'analyser la neutralité de certaines méthodes d'évaluation du travail à l'aide de questions sélectionnées.
La liste recence les évaluations du travail dans les conventions collectives et constitue un instrument à bas seuil qui peut être utilisé facilement par les partenaires sociaux en charge des négociations.
L'auto-test "Contrôle de l'égalité pour les petites et moyennes entreprises" (Gleichstellungscheck für kleine und mittlere Unternehmen) aide les sociétés à vérifier rapidement et facilement leur culture d'entreprise en matière d'égalité entre les femmes et les hommes. En répondant à 5 questions dans chacun des domaines suivants : recrutement, conditions de travail, rémunération et communication, les entreprises peuvent tester elles-mêmes s'il y a lieu d'agir.
Pour chaque thème, des recommandations d'action concrètes et des propositions pratiques faciles à mettre en œuvre sont proposées afin de permettre un changement rapide de la culture d'entreprise en faveur de l'égalité des chances.
Source : Bundesministerium für Familie, Senioren, Frauen und Jugend (Lohngerechtigkeit)
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