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Semaine de 4 jours en Allemagne : une solution à la pénurie de travailleurs ?

Semaine de 4 jours en Allemagne : une solution à la pénurie de travailleurs ?

Face à une pénurie de travailleurs qualifiés et une population vieillissante, l'Allemagne a lancé début 2024 une expérimentation inédite : la semaine de 4 jours. Menée auprès de plus de 30 entreprises et 1 000 employés, cette initiative vise à repenser l’organisation du travail, améliorer la qualité de vie des salariés et relancer une économie en récession. Ce test, supervisé par l'ONG 4 Day Week Global, pourrait transformer profondément le monde du travail allemand et offrir une nouvelle voie pour l’avenir du marché européen.

 



1. Pourquoi l’Allemagne teste la semaine de 4 jours ?

1. Pourquoi l’Allemagne teste la semaine de 4 jours ?

En février 2024, plus de 30 entreprises allemandes ont initié un test grandeur nature de la semaine de 4 jours, impliquant plus d'un millier de salariés. Ce projet est piloté par l'ONG 4 Day Week Global en partenariat avec le cabinet de conseil RH Intraprenör et l'université de Münster. Inspirée du succès d’une expérience similaire au Royaume-Uni, l'Allemagne, moteur économique de l'Europe, cherche des solutions innovantes pour dynamiser son marché du travail.

Avec une population vieillissante — le nombre de seniors de plus de 65 ans étant passé de 15 % en 1991 à 22 % en 2020 —, le pays fait face à une décroissance du nombre de jeunes actifs. Ce phénomène, accentué par une pénurie de travailleurs qualifiés touchant plus de 36 % des entreprises allemandes selon un sondage de l'institut IFO début 2024, a poussé l'Allemagne à explorer des alternatives pour améliorer l'attractivité de l'emploi, notamment dans l'industrie.

Le test de la semaine de 4 jours intervient donc dans un contexte où les entreprises cherchent à réduire l'épuisement professionnel tout en augmentant la productivité. L'idée est simple : offrir plus de temps libre aux employés tout en maintenant, voire augmentant, leur efficacité au travail.



2. Les avantages pour l’économie allemande

2. Les avantages pour l’économie allemande

L’un des principaux objectifs de cette expérimentation est de redynamiser l'économie allemande en difficulté. Fin 2024, l'Allemagne est entrée en récession, marquée par une baisse de la production industrielle et une diminution des exportations, deux piliers de son économie. La semaine de 4 jours apparaît comme une solution pour améliorer l'attractivité de l'emploi, en particulier dans des secteurs clés comme l'industrie, où le pays excelle historiquement. Offrir plus de temps libre aux employés pourrait également stimuler leur motivation et leur productivité, des facteurs essentiels pour relancer la croissance.

Des exemples à l'international soutiennent ces attentes. Le test mené par 4 Day Week Global au Royaume-Uni en 2022, impliquant 61 entreprises et 2 900 salariés, a montré des résultats prometteurs : 92 % des entreprises ayant participé ont décidé de maintenir la semaine de 4 jours après la fin de l’essai, affirmant que cela avait entraîné une augmentation de la productivité et une réduction de l'absentéisme.

Pour l'Allemagne, cette nouvelle organisation du travail pourrait également être un levier pour attirer des jeunes talents. Les générations actuelles, notamment les millennials et la génération Z, accordent une importance grandissante à l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Selon une étude de Deloitte, 47 % des millennials cherchent un employeur offrant une flexibilité en termes d'horaires et de jours travaillés. En intégrant la semaine de 4 jours, les entreprises allemandes pourraient ainsi se positionner en tant qu'employeurs de choix pour cette nouvelle génération, tout en réduisant le turnover et les coûts de recrutement.

Sur le plan macroéconomique, la réduction du temps de travail pourrait favoriser une baisse des coûts énergétiques. En réduisant le nombre de jours travaillés, les entreprises pourraient également réduire leurs consommations en électricité, en chauffage et en carburant, des dépenses qui pèsent particulièrement sur les industries. Selon une étude de Carbon Trust, les entreprises britanniques ayant adopté la semaine de 4 jours ont réduit leur consommation d'énergie de 21 % en moyenne.



3. Défis à relever pour les entreprises et les employés

3. Défis à relever pour les entreprises et les employés

Si les avantages de la semaine de 4 jours sont nombreux, ce modèle pose également des défis importants. Pour les entreprises, notamment celles du secteur industriel, la question de la productivité reste cruciale. Comment maintenir, voire augmenter, la productivité avec un jour de moins de travail ? Certaines entreprises redoutent une surcharge de travail sur 4 jours qui pourrait à terme épuiser les employés.

De plus, l’organisation interne des entreprises devra être adaptée. Il s’agira de repenser la répartition des tâches, de coordonner les équipes de manière à ce que la réduction des jours travaillés n’impacte pas les délais de livraison ou la satisfaction des clients. Une étude réalisée au Royaume-Uni par 4 Day Week Global a montré que 86 % des entreprises ayant testé la semaine de 4 jours ont maintenu, voire amélioré, leur productivité. Cependant, certaines entreprises pourraient ne pas être prêtes à sauter le pas.

Pour les salariés, la semaine de 4 jours peut également être un défi. Bien qu’elle puisse offrir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, il y a le risque que les journées de travail s’intensifient, entraînant un stress supplémentaire. Les employeurs devront donc trouver un équilibre pour que cette réduction du temps de travail n’ait pas l’effet inverse de celui souhaité.

L’Allemagne se trouve à un tournant de son histoire économique. L'expérimentation de la semaine de 4 jours, bien qu'ambitieuse, pourrait permettre de relever les défis posés par la pénurie de main-d'œuvre et la récession. Si le test s’avère concluant, il pourrait bien redéfinir le modèle de travail dans toute l'Europe et au-delà.

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Jérôme

Jérôme Lecot